Le marché du pneumatique n’a pas échappé aux crises sanitaires, géopolitiques, ou encore énergétiques, et l’inflation qui en découle.
Cependant, si les manufacturiers, les distributeurs et les garagistes savent prendre le tournant écologique et technologique, son avenir est plus qu’assuré.
En 2022, le marché du pneumatique a connu une évolution typique de période de crise, avec des hausses de prix et des baisses de volumes.
Dans le détail, l’organisation professionnelle note une baisse de 5.6% des volumes de ventes sur le TC4, avec une perte de parts de marché pour les pneumaticiens et les centres auto, des ventes en ligne mesurées, mais aussi pour les marques Premium.
Sur le segment du pneu Tourisme, la baisse est de 4.9%.
Le marché français du remplacement accuse une baisse de volumes de vente de 5.6% pour les pneus Tourisme, 4X4 et VUL.
La part des pure players est de 16% des ventes globales sur le Tourisme.
Quant aux plateformes digitales des réseaux physiques, celles-ci représentent 5% du marché. Le sell in, ventes des manufacturiers aux professionnels, a également reculé de 6.9%, pour un nombre total de 25 813 000 pneus, soit un recul en termes de part de marché au profit des réseaux constructeurs.
L’enjeu majeur de l’après-vente de demain.
Le pneumatique est un produit technologiquement abouti, et son marché est mâture. Les premières raisons d’entrée d’atelier en atelier sont aujourd’hui les révisions périodiques, qui sont vouées à s’effondrer, voire disparaître, avec la bascule du thermique vers l’électrique. On constate des crevaisons plus fréquentes (+5 points en moyenne), liées notamment au poids et à la largeur, et ainsi à l’usure prématurée du pneu qui équipe un véhicule électrique, et ce, malgré un kilométrage parcouru moindre. Une bonne pression est d’autant plus importante.
Environnement et Sécurité.
A l’instar de l’automobile, le pneumatique poursuit son évolution. Les manufacturiers majeurs n’ont pas attendu les normes du pacte vert pour faire du pneumatique un produit de plus en plus vertueux. Ils ont particulièrement travaillé sur la résistance au roulement et à l’amélioration du niveau de sécurité. Ainsi, plus la résistance au roulement des pneumatiques est faible, moins il faut de carburant pour rouler.
Pour les véhicules électriques, une résistance au roulement plus faible entraîne une meilleure autonomie et une moindre consommation d’électricité. Elle implique alors moins de CO2 et donc une empreinte carbone réduite. Cette dernière est notamment liée à la fabrication des pneus et les matières premières utilisées ont aussi un impact sur l’environnement. Les industriels ont travaillé sur la durabilité des pneus en introduisant des matériaux éco-sourcés et biosourcés, avec l’objectif de ne plus utiliser de matières premières d’origine fossile dans vingt ans. Cette conscience environnementale est en ligne avec le projet de norme Euro 7 proposé par la Commission européenne, qui vient durcir les standards d’émissions polluantes pour tous les véhicules et en intègre de nouveaux comme les émissions liées aux pneus et aux freins, spécifiquement en introduisant la mesure des particules non issues de l’échappement dont les microplastiques et liées à l’usure.
Selon la CE, “en 2035, le norme Euro 7 aura permis de réduire de 35% les émissions de NOx par rapport à Euro 6 pour les véhicules légers. Dans le même temps, les émissions polluantes à la sortie de l’échappement seront réduites de 13% pour les véhicules légers et de 39% pour les bus et les camions. Pour les voitures, les particules liées au freinage seront réduites de 27%.”
D’après le Centre commun de recherche, le laboratoire de recherche scientifique et technique de l’Union européenne, si, grâce au freinage régénératif, les véhicules électriques émettent moins de particules de frein que les thermiques, ils émettent plus de particules issues du contact pneu-chaussée, en raison de la taille et de la masse plus importantes de leurs pneumatiques.
Cependant, ces différentes composantes se compensent en valeur absolue, et les études ne constatent pas d’écart significatif en termes d’émissions totales de particules entre ces deux motorisations, sans oublier que les véhicules thermiques émettent des oxydes d’azote et des composés organiques volatils qui peuvent former des particules secondaires, ce qui n’est pas le cas des véhicules électriques roulant.
Enfin, l’autre évolution importante réside dans la puce RFID, qui facilite le montage des pneus et des roues. Vulcanisée, la puce permet au pneumatique de s’autocontrôler et de communiquer avec le véhicule et son conducteur. Les données relatives au pneu sont lues par radiofréquence, permettant notamment une maintenance à distance. L’étiquette RFID intégrée au pneu indique le nom du fabricant, la référence et le numéro de service, voire des données supplémentaires spécifiques.