Première cause de dépannage, les batteries de démarrage reprennent des couleurs sur le
marché de la rechange. Sous l’influence des technologies EFB et AGM, elles imposent un
remplacement à l’identique associé le plus souvent à une prestation de service.
Les batteries répondent en effet à des contraintes toujours plus fortes. Un véhicule à l’arrêt
continue de consommer de l’électricité. Sur des trajets courts, elles n’ont pas le temps de
recharger.
Aussi, les températures influencent le comportement d’une batterie. La chaleur pourra réduire
sa durée de vie. Un coup de froid l’achever prématurément.
AGM et EFB dynamisent le marché.
Indépendamment de la conjoncture, le secteur se réinvente autour des nouvelles technologies
“start and stop”. Le coming-out des batteries AGM et EFB sur le segment de la rechange trouve sa
raison d’être dans le taux d’équipement en première monte.
L’évolution impose des formations techniques et des actions de sensibilisation auprès des
distributeurs et des réparateurs afin de les “habiliter” à commercialiser ces modèles et à les
installer avec l’équipement requis (de manière à maintenir le véhicule sous tension, et à le
paramétrer).
A l’avenir, la disponibilité ne sera plus liée à un dépannage, mais à des interventions préventives
qui pourront s’effectuer à domicile après un diagnostic réalisé en atelier.
Une carte à jouer.
En fonction des constructeurs, un système ouvert permettra aux véhicules de se configurer
automatiquement après quelques kilomètres avec une nouvelle batterie. A l’inverse, un système
fermé (notamment du côté des marques allemandes) imposera de ré-encoder le véhicule.
L’opération suppose de bien identifier les batteries d’origine (à partir du numéro
d’immatriculation ou du code VIN) pour la remplacer par un modèle disposant des mêmes
caractéristiques en matière d’ampérage, de puissance de démarrage et de technologie.
Un marché appelé à perdurer.
Les prérequis s’avèrent donc fondamentaux. Car si les véhicules électriques et hybrides
conservent une batterie de démarrage, sa fonction historique change de nature. Elle sert à
alimenter les équipements de sécurité (comme l’éclairage), de confort (ouverture centralisée,
réglage des sièges…) ou encore l’ordinateur de bord.
L’ampérage moyen va baisser. Elle passera de 70/80 ampères à 50 A, voire 14 A. L’attention ne
portera plus sur la puissance de crête nécessaire au démarrage d’un moteur thermique, mais sur
l’autonomie.
Pour les professionnels de l’entretien, le potentiel du segment reste entier, la clef du succès
repose sur la disponibilité du produit et la capacité logistique de livraison des fabricants et des
distributeurs.
FOCUS SUR LA RÉGÉNÉRATION DES BATTERIES.
Si la régénération des batteries est connue depuis 1924, la solution a longtemps composé avec
la discrétion des fabricants sur le sujet.
La pratique suppose d’identifier les modèles pouvant bénéficier de ce process. La présence de
corrosion, un plot détérioré ou un court-circuit rendront inévitables leur recyclage. A l’inverse,
toutes les batteries en fin de vie sans dommage mécanique et testées avec succès, pourront
être dirigées vers une ligne de régénération. Le principe consiste à casser les cristaux de sulfate
de plomb agglomérés de la matière active grâce à l’envoi d’impulsions électriques à fort
ampérage, de l’ordre de 300 à 400 A. Le phénomène de résonance conduit à fissurer la surface
jusqu’à la dissoute.
La solution permet de retrouver 100% de la puissance utile des batteries (standard, AGM et EFB)
qui seront garanties 2 ans. En moyenne, 60% des batteries de démarrage détruites seraient
régénérables.
APPROVISIONNEMENTS : DES TENSIONS À VENIR
La technologie AGM impose des investissements conséquents aux fabricants de batterie. Pour
l’heure, le marché au ralenti des véhicules neufs limite la demande des constructeurs en
première monte. Mais la reprise attendue s’ajoute à la demande accrue de l’aftermarket,
renforcée par la présence des batteries sur les motorisations hybrides comme électriques.
L’approvisionnement en batterie AGM devrait être tendu, voire très tendu, dans les années à
venir.
Des fabricants dont l’attention se cristallise sur les coûts de production au regard de l’évolution
des cours du gaz (nécessaire pour faire fondre le plomb) et de l’électricité (indispensable à la
charge des batteries). Dans le même temps, le plomb évolue à un niveau élevé, à près de 2100€
la tonne soit +40% en 2021.
Il s’ajoute aux surtaxes gazole imposées par les transporteurs. En l’espace d’un an, les batteries
ont vu leur prix augmenter en moyenne de 20%.
Les points à retenir :
• En moyenne, 46% des dépannages concernent une défaillance de la batterie,
• ⅔ des ventes sont captées par les MDD,
• 25%, taux de pénétration des batteries AGM.
• Les modèles EFB (Enhanced Flooded Battery) se destinent à des véhicules dotés d’un
système “start and stop” standard.
• L’AGM (Absordent Glass Mat) est montée à l’origine sur des technologies plus avancées.
A noter qu’une batterie EFB peut être remplacée par un modèle AGM (mais pas
l’inverse!).
Les conseils des professionnels :
• Chaque entrée en atelier devrait donner lieu à un test de batterie. Les normes SOC ou
SOH, entre autres, permettent de diagnostiquer son état de santé, et de préconiser un
remplacement préventif.
• “First in, first out”, la gestion des stocks de batterie est primordiale. Produit”vivant”, elle
impose des bons réflexes comme le stockage sur palette. Le sol étant conducteur de
froid ou de chaleur, il dégradera sa charge. Le délai de stockage devra se limiter à 6
mois.
