Entre les conjonctures géopolitiques et celles liées spécifiquement au monde de l’automobile, le marché aftermarket de l’étanchéité subit une tendance de fond à la baisse.
L’étanchéité se divise en deux familles : statique (joint, pâte, carter, joint de culasse) et dynamique (arbre, bague d’étanchéité). À partir d’un certain nombre de kilomètres, tout véhicule peut souffrir d’un défaut d’étanchéité moteur, plus lié à l’usure, moins à une périodicité. Un défaut d’étanchéité mène à la fuite d’un liquide (eau, huile ou carburant) dans la partie moteur, pouvant entraîner une panne ou une casse. Par exemple, le joint de culasse garantit l’étanchéité du bloc moteur. Il se trouve entre les deux parties les plus complexes (culasse et bloc moteur) et se doit donc d’être très résistant, car son emplacement, entre gaz et liquides, le fragilise. Cette longue pièce plate qui s’adapte à la pression pour retenir les gaz dans la chambre à combustion et sépare également le circuit de refroidissement et le circuit d’huile de la chambre de combustion. L’opération qui consiste à remplacer le joint de culasse est longue et délicate. En plus de gouttes ou de flaques qui peuvent attirer l’attention, le contrôle technique permet de vérifier l’étanchéité.
En ce qui concerne l’évolution de l’étanchéité au sein de l’après-vente, le marché est largement mâture, que cela soit en matière de business et de technologie. De plus, le marché de l’étanchéité, contrairement à d’autres marchés après-vente, ne réduit pas son développement uniquement aux kits. Le kit n’est pas forcément le produit phare, bien que la pochette moteur et serrage soit prisé.
En outre, passé l’époque des gros volumes de vente de la culasse, et les équipementiers ont pris le parti de baisser leurs stocks : avec des normes d’usinage des véhicules qui les rendent plus fiables, les moteurs ne sont plus déculassés, et il est devenu rare d’ouvrir un moteur. Et la prime à la casse encourage les automobilistes à se séparer de leur vieux véhicule, dont la réparation moteur serait outrageusement onéreuse.
L’étanchéité connaît une certaine progression, notamment grâce au vieillissement des véhicules et au passage de contrôles techniques, même s’il est déconseillé de s’attaquer à l’étanchéité sans être professionnel.
Un marché en décroissance, mais qui n’a pas dit son dernier mot.
Le vieillissement du parc automobile vient favoriser le problème d’étanchéité et ainsi soutenir un marché déjà mâture technologiquement. Cependant, le ratio prix du joint et de la main-d’œuvre peut être économiquement absurde par rapport à la valeur du véhicule.
Les équipementiers sont unanimes : le marché de l’étanchéité est flat, mais tend à baisser : le vieillissement du parc est une bonne opportunité. Certaines pièces sont plus ou moins concernées, par exemple les joints de culasse ou collecteur sont en baisse, quand le joint dynamique jouit d’une orientation à la hausse. Les conjonctures actuelles ont également installé l’inflation dans la durée. En ce qui concerne le marché de l’étanchéité, celle-ci a augmenté ses prix entre 3 et 6 % en fonction des familles, voire 7 % en deux ans, en incluant le coût matière et transport.
Le marché a aussi connu des pénuries, notamment sur les bagues, et il a fallu remettre en marche les usines, et espérer un retour à la normale pour 2023.
Les équipementiers continuent d’étoffer la famille étanchéité (bague spi pour boîte de vitesses manuelle, bague spi pour boîte automatique et bague spi de différentiel. A cela, s’ajoutent les joints de queues de soupape et le joint de culasse.
L’étanchéité face à la transition énergétique.
Certes, l’arrivée des véhicules électriques ternit légèrement l’avenir du marché, mais les équipementiers, par logique économique, restent présents sur l’étanchéité auprès des constructeurs et s’assurent des opportunités dans la recharge des véhicules électriques et hybrides. Ils estiment que l’étanchéité a encore un bel avenir devant elle, comme le prouve leur expérience en première monte. L’important est d’avoir une offre cohérente par rapport aux besoins du parc. Le marché de l’étanchéité mérite d’être défendu, et avec de la place pour tout le monde.
Il faut noter que plus la durée de vie de la voiture est longue, plus le besoin de réparation sera importante et plus importante sera l’activité des fabricants de pièces détachées, des distributeurs et des mécaniciens.
L’objectif des équipementiers est ainsi de poursuivre le développement des familles dédiées à l’électrique afin de répondre à leurs besoins et de s’assurer une pérennité, tout en pensant aux ventes additionnelles liées aux évolutions des véhicules.