Aider par l’Etat qui souhaite encourager leurs croissances et en faire un exemple de
bonne conduite pour sa politique environnementale, les véhicules électriques devraient
s’imposer plus rapidement que prévu. Alors raison de plus pour que la profession se
prépare sans attendre au changement que va provoquer ces véhicules d’un nouveau
genre dans les ateliers.
A l’observation des nombreuses catastrophes naturelles constatées en tous points de la
planète, il est désormais indiscutable que le dérèglement climatique est bel et bien une
réalité. L’humanité toute entière et à tous les niveaux va devoir se mobiliser pour
réduire drastiquement les émissions responsables de l’effet de serre et de
l’accroissement des températures sur la terre. Même si l’automobile ne représente pas
à elle seule la principale source de pollution dans le monde, sa participation au
phénomène est suffisante pour que nos gouvernants s’en emparent. Aussi, face aux
enjeux et aux insuffisances du marché dans ce domaine, la réglementation s’est
sévérisée pour mettre à jour des objectifs en termes d’émissions de CO2 très ambitieux.
Des objectifs impossible à atteindre avec des motorisations thermiques utilisant des
carburants fossiles. On parle ici d’émissions fixées en 2020 à 95g/km qui devront être
réduites de 15% en 2025 puis de 55% en 2030 pour atteindre les 100% et la neutralité
carbone en 2035. Et même si les constructeurs ont développé depuis un moment des
alternatives telles que les motorisations hybrides permettant de limiter rapidement les
émissions polluantes, force est de constater que ces technologies arriveront très
rapidement à leurs limites et ne pourront permettre d’atteindre les objectifs finaux
fixés. Encouragés par l’état, le tout électrique fait son chemin et les deux dernières
années ont vu la part des V.E. croître de façon significative au sein des nouvelles immatriculations en Europe. Au point de penser déjà très sérieusement à l’après thermique!
La maintenance des V.E.
Même avec un historique faible et un retour d’expérience encore limité, on peut
estimer ce que va représenter l’entretien des véhicules électriques dans les structures
de réparations. Globalement un V.E. affiche 30% de pièces en moins et sa maintenance
exprime des différences notables responsables d’une baisse du panier moyen annuel
aujourd’hui estimée à plus de 50%.
A commencer par sa chaîne de traction qui dépourvue de moteur thermique,
d’embrayage, de boîte de vitesses, de système de dépollution n’a rien de comparable
avec une propulsion faisant appel à l’énergie électrique. Une énergie exploitée par un
moteur couplé à un réducteur dont l’endurance et la fiabilité sont prouvées et sur
lesquels aucune maintenance n’est programmée par le constructeur. Reste que le
véhicule électrique a toujours besoin de se mouvoir sur quatre roues ce qui suppose des
interventions sur les pneumatiques, les freins, les suspensions et la climatisation par
exemple. Un ensemble de fonctions et de composants sur lesquels le réparateur pourra
continuer à exprimer ses compétences. Même si ces dernières devront évoluer et se
compléter pour intégrer les spécificités des organes purement électriques, si minime
soit leur entretien.
La formation et l’habilitation.
Déjà très sollicité, en termes de formation pour accompagner les incessantes
nouveautés auxquelles il est confronté dans son atelier , le professionnel va devoir en
plus intégrer les spécificités des véhicules électriques. Des technologies faisant appel à
de nouveaux composants auquel il va devoir se familiariser pour mieux les appréhender.
Mais aussi, intégrer les bonnes pratiques pour intervenir en toute sécurité sur des
véhicules utilisant des tensions de 100 à 400 volts. L’apprentissage de méthodes
rigoureuses sanctionnées par un ou plusieurs titres d’habilitation donnant au technicien
l’autorisation légale d’intervenir sur des V.E. jusqu’à 1000 volts.
Les différentes habilitations nécessaires pour intervenir sur des véhicules électriques
sont classées selon le type d’intervention à réaliser et le niveau de connaissance exigée
face à la dangerosité en présence.
L’approche la plus délicate est la “consignation du véhicule”, opération consistant à
couper la haute tension du véhicule de sorte à le sécuriser et que les interventions
prévues puissent être réalisées en toute sérénité pour l’opérateur.
Pas de V.E. sans bornes de recharge.
Accueillir des véhicules électriques dans un atelier sans prévoir les moyens de le
recharger apparaît incongru et même incohérent. En effet, disposer dans le garage
d’une borne de recharge va permettre non seulement de recharger un véhicule en fin
d’autonomie mais aussi dans le cadre de sa maintenance de contrôler qu’il accepte bien
la charge que la borne lui propose. De même, sans ruiner le garage, recharger
systématiquement un véhicule électrique avant de le restituer à son propriétaire peut-
être un service très apprécié de ce dernier et être un très bon outil de fidélisation de la
clientèle.